mardi 29 juillet 2014

[Rentrée littéraire 2014 : sorties #6 ] : Le 21 août 2014

Comme hier, je vous présente 7 romans qui sortent ce 21 août :

1. Les réputations, Juan Gabriel Vasquez, Seuil  
2. Fonds perdus, Thomas Pynchon, Seuil
3. Terminus radieux, Antoine Volodine, Seuil
4. Avis à mon exécuteur, Romain Slocombe, Laffont
5. L'homme sans maladie, Arnon Grunberg, EHO
6. L'histoire d'un amour, Catherine  Locandro, EHO
7. Des objets de rencontre, une saison chez Emmaüs, Lise Beninca, Joëlle Losfeld (Gallimard)

1. Les réputations, Juan Gabriel Vasquez, Seuil

Les Réputations - Juan Gabriel Vasquez


Célèbre caricaturiste politique colombien, pouvant faire tomber un magistrat, renverser un député ou abroger une loi avec pour seules armes du papier et de l'encre de Chine, Javier Mallarino est une légende vivante. Certains hommes politiques le craignent, d'autres l'encensent. Il a soixante-cinq ans et le pays vient de lui rendre un vibrant hommage, quand la visite d'une jeune femme le ramène vingt-huit années en arrière, à une soirée lointaine, à un "trou noir". Qu'avait fait ce soir-là le député Adolfo Cuéllar et qu'avait vu exactement Javier Mallarino? Deux questions qui conduisent le dessinateur à faire un douloureux examen de conscience et à reconsidérer sa place dans la société.
Juan Gabriel Vásquez poursuit dans ce magistral roman son exploration du passé, des failles de la mémoire et du croisement de l'intime et de l'Histoire. Mais il livre surtout une intense réflexion sur les conséquences parfois dévastatrices de l'effacement des frontières entre vie privée et vie publique dans un monde où l'opinion et les médias détiennent un pouvoir grandissant.

L'auteur : Juan Gabriel Vásquez, né à Bogota en 1973, a fait des études de lettres à la Sorbonne, puis a vécu en Belgique et à Barcelone. Son premier roman, Les Dénonciateurs, lui a valu une reconnaissance internationale immédiate. Histoire secrète du Costaguana a obtenu le prix Qwerty du meilleur roman en langue espagnole ainsi que le prix Fundación Libros y Letras de la meilleure œuvre de fiction, et Le Bruit des choses qui tombent le prix Alfaguara 2011.
2. Fonds perdus, Thomas Pynchon, Seuil 

New York, entre mars 2001 et le printemps 2002, l’année de l'éclatement spectaculaire de la bulle Internet et de l’effondrement des tours jumelles. Maxine, jeune mère new-yorkaise à la vie amoureuse mouvementée, est une inspectrice des fraudes qui a perdu sa licence officielle pour avoir trop bien conseillé un client véreux. Elle n’a pourtant pas remisé son pistolet, et la voilà embarquée malgré elle dans une aventure haletante et dangereuse : comment se fait-il que la start-up du très louche Gabriel Ice n’ait pas bu le bouillon alors que l’ensemble du marché du Net s’est brutalement dégonflé quelques mois auparavant ? D’où viennent les flux de capitaux qui circulent vers de mystérieux comptes à l’étranger ? Pour le savoir, Maxine, entourée par une ribambelle de personnages décalés, va devoir plonger et éviter de se perdre dans le Web Profond, cette interzone quasi inaccessible, refuge des hackers anarchistes, des cybervoyous et des âmes perdues.
L'auteur : Écrivain à l'anonymat obstiné depuis plus de cinquante ans, le mystérieux Thomas Pynchon signe une œuvre prodigieusement inventive et foisonnante. Né en 1937, il est considéré comme l'un des plus grands noms de la littérature anglo-saxonne contemporaine. Ses romans décrivent une Amérique aussi tourmentée que déjantée.
3. Terminus radieux, Antoine Volodine, Seuil

Taïga sombre et immense, steppes infinies… La scène se passe d’abord après l’irradiation complète de la Sibérie et l’écroulement de la Deuxième Union soviétique, puis des siècles plus tard. La région, dévastée par des accidents nucléaires, est à jamais inhabitable. Entourés de paysages grandioses, des soldats fantômes, des morts vivants et d’inquiétantes princesses s’obstinent à poursuivre le rêve soviétique. Désormais le centre du monde a un nom, Terminus radieux, un kolkhoze dont la pile atomique s’est enfoncée sous terre. Solovieï, le président du village, met ses pouvoirs surnaturels au service de son rêve de toute-puissance : vie et mort, amour éternel, renaissance. Assisté par l’immortelle Mémé Oudgoul, il règne en maître sur le destin des hommes et des femmes qui ont atterri là. Non loin du kolkhoze passe une voie ferrée où circule un unique convoi, toujours le même. Prisonniers et militaires cherchent en vain le camp où leur errance prendra fin. Mais, là encore, Solovieï ordonne l’histoire. Il leur faudra attendre des milliers d’années pour que s’éteigne sa présence dans leur cauchemar.
L'auteur : Né en 1949, Antoine Volodine a publié une trentaine de livres qui fondent le "post-exotisme", univers fictionnel caractérisé par l'onirisme politique et l'humour du désastre. Il a écrit plusieurs textes pour la radio (France Culture), et Des anges mineurs (1999) lui a valu deux prix littéraires.
4. Avis à mon exécuteur, Romain Slocombe, Laffont
couverture 
Parce que la réalité dépasse toujours la fiction, il a fallu attendre Avis à mon exécuteur pour qu'un roman révèle enfin les plus extraordinaires secrets des renseignements soviétiques.
Lundi 10 février 1941, Washington, hôtel Bellevue. Un homme arrivé la veille est retrouvé mort d'une balle dans la tête, une arme près de lui. La police conclut au suicide. Nul ne sait encore que l'inconnu a été l'un des plus importants agents secrets des services de renseignements soviétiques, le témoin des pires conflits politiques du XXe siècle. Un suicide, vraiment ?...
En 1936, Victor rêve encore de la révolution mondiale quand il découvre l'emprise stalinienne sur la révolution en Catalogne – prisons secrètes dignes de l'Inquisition, assassinats de militants soupçonnés de trotskysme, trafics d'oeuvres d'art. Malgré lui, il participe à l'élimination d'un transfuge soviétique, mais il est trop tard pour quitter les rangs ; l'époque est à la suspicion et aux purges. Tandis qu'à Moscou, les fonctionnaires du NKVD se défenestrent pour échapper à l'arrestation et aux tortures, Victor doit gagner Paris et honorer une mission : la traque de son meilleur ami et l'assassinat de la femme de celui-ci. En dépit des menaces qui pèsent sur sa propre famille, il refuse de commettre ce dernier crime. Désormais condamné à une exécution officieuse, le chasseur Krebnitsky devient gibier, ne pouvant plus compter que sur sa ruse et son talent de caméléon. Il reste un moment à Paris auprès du fils de Trotsky, sous la protection du gouvernement de Léon Blum, dans l'ombre des nombreux intellectuels français qui chantent les prodiges du socialisme russe. Puis il fuit aux États-Unis, une arme explosive en poche : le document secret prouvant la trahison et le « grand mensonge » de Staline. S'en servir signifie la mort. Pourtant, c'est la seule chance qu'il lui reste de sauver son épouse et son fils...
Vaste fresque au parfum de roman d'espionnage à travers l'Europe de l'Ouest et l'Amérique de la fin des années 1930, inspiré d'événements réels, comme l'affaire Ignace Reiss, Avis à mon exécuteur dénonce les ravages de l'infiltration, la lâcheté des gouvernements occidentaux de l'époque et l'embrigadement des plus grands esprits du XXe siècle : Louis Aragon, Elsa Triolet, Henri Barbusse, Romain Rolland, les Américains Dashiell Hammett et Lillian Hellman et l'Allemand Bertolt Brecht...

L'auteur : Écrivain, photographe, cinéaste, peintre, illustrateur et traducteur, Romain Slocombe réconcilie depuis plus de trente-cinq ans le roman noir, l'avant-garde artistique et l'univers underground de la contre-culture américaine ou japonaise. Armé de son humour british, il aborde des sujets graves au fil d'intrigues minutieusement documentées. En 2011, son art romanesque est unanimement encensé et Monsieur le Commandant (« Les Affranchis », NiL) rencontre un grand succès critique et populaire : dans une impitoyable exploration de la noirceur de l'âme humaine, ce roman épistolaire fait revivre le Paris littéraire de l'Occupation sous la plume d'un vieil écrivain pétainiste, un antisémite tombé follement amoureux.
5. L'homme sans maladie, Arnon Grunberg, EHO


L'homme sans maladie par Grunberg

Architecte zurichois, Samarendra (dit Sam) Ambani, fils d’immigrants indiens, se considère comme un « grand artisan du bonheur des autres ». Sa vie tranquille — un travail honnête, une charmante compagne, une bonne hygiène de vie — va virer au cauchemar lorsqu’il décroche le contrat d’un opéra à Bagdad. À peine arrivé dans la capitale irakienne, il est la cible d’une violence qui le dépasse. Il rentre chez lui brisé, mais ne retient pas la leçon. Quelques mois plus tard, il accepte le projet de construction de la Bibliothèque nationale de Dubaï. Lors de son séjour dans l’état du Golfe, Sam découvre que l’histoire se répète impitoyablement et qu’un passeport européen n’est pas une garantie de retour… L’Homme sans maladie (dont l’ironie corrosive du titre, clin d’oeil à Musil, reflète bien l’esprit du roman) est une analyse à la fois caustique et tragique de notre époque. Grunberg dresse un bilan féroce de nos démocraties viciées par l’apparence trompeuse de la sécurité occidentale, des institutions corrompues des monarchies pétrolières et des délires pharaoniques de l’architecture moderne – miroir de notre volonté de toute-puissance. Tel un Kafka contemporain, il entraine son héros, naïf et idéaliste, à travers des tribulations grotesques et cruelles, pour mieux le réduire en cafard d’une dérisoire comédie humaine.
L'auteur : Né à Amsterdam en 1971, Arnon Grunberg vit aujourd’hui à New York. Iconoclaste surdoué, son premier roman, Lundis bleus, est un succès immédiat. En 2000, il reçoit le prix Ako (équivalent du Goncourt) pour Douleur fantôme, et en 2007 le prix Libris pour Tirza. Le Messie juif et Notre oncle ont été publiés chez EHO en 2007 et 2011
6. L'histoire d'un amour, Catherine  Locandro, EHO
L’Histoire d’un amour

Rome, 10 novembre 1995. Luca, marié et père d’une jeune femme, Guilia, est un professeur de philo sans histoires, qui enseigne depuis quatorze ans dans le même lycée. Pourtant, ce matin-là, quelques minutes avant le début des cours, la lecture d’un article de La Repubblica, qui le ramène vingt ans en arrière, va le bouleverser. Sans refermer le journal, ni payer son café, il part sans but à travers la ville.
En 1967, le jeune Luca est figurant pour une émission de variété de la RAI. Il y rencontre la Chanteuse, diva tristement célèbre pour sa tentative de suicide après la mort tragique de son compagnon, un poète de renom. D’un simple regard, Luca mesure toute la douleur de cette femme. Elle, reconnaît en lui son amour disparu. Il entre ainsi par effraction dans ce cœur qu’elle pensait éteint. Leur liaison sera aussi secrète que passionnée. Mais rapidement les amants se heurtent à d'infranchissables obstacles, en dépit de la dévotion du jeune homme. La rupture est brutale. Si la Chanteuse se mue en bienfaitrice,  jamais plus leurs chemins ne se croiseront.
Huit ans après la mort de la Chanteuse, une biographie révèle la vérité sur leur amour. Luca va devoir faire un choix. Cette histoire, qui a fait de lui un homme à part, l’a tenu à distance du monde. Va-t-il enfin reprendre son existence en main, retenir sa femme sur le point de le quitter, et cesser de se laisser dévoré par le souvenir de cette fulgurante passion ?

Après L’Enfant de Calabre, Catherine Locandro revient avec délicatesse et émotion sur la question de la perte amoureuse et du poids des secrets. Son écriture renferme cette part de vide, cette couleur sépia, qui habite son héros. Un personnage déchiré et poignant, qui a laissé filer sa vie, sans s’y accrocher. 
L'auteur : Catherine Locandro est née à Nice en 1973 et vit actuellement à Bruxelles. Elle travaille dans le domaine de l’audiovisuel lorsqu’elle publie son premier roman, Clara la nuit, qui remporte le prix René Fallet en 2005. Cette scénariste – primée en 1997 pour L’Amour est à réinventer, dix histoires d’amour au temps du sida – publie son quatrième roman chez EHO, après Les Anges déçus (2007),  Face au Pacifique (2009) et L’Enfant de Calabre (2013)


 7. Des objets de rencontre, une saison chez Emmaüs, Lise Beninca, Joëlle Losfeld (Gallimard)


Lise Benincà a passé plusieurs mois au sein d'Emmaüs Défi, rue Riquet à Paris. Elle a eu l'envie de donner voix à ces objets patinés, dépareillés, parfois ébréchés mais toujours singuliers, qui sont passés de main en main avant d'arriver chez Emmaüs, cette association, créée par l'abbé Pierre, qui les revend à des prix modiques.
Puis la présence des hommes et des femmes, salariés en réinsertion professionnelle chez Emmaüs, aux parcours chaotiques, eux-mêmes en transit, eux-mêmes patinés par la vie, s'est imposée entre les lignes qu'elle écrivait autour des objets – fragiles échos d'existences passées et inconnues. Alors elle s'est mise à parler d'eux, aussi. De leurs trajectoires, de leurs espoirs, de leur détresse et de leur volonté. Ils sont ainsi devenus les personnages émouvants d'un récit qui retrace, à travers le prisme des choses, l'ambiance et la dynamique émanant de ce lieu étonnant, le métier de ceux que l'on appelle les «travailleurs sociaux», ainsi que la multitude des situations qui peuvent conduire à la rue.
C'est au pouvoir des mots et de la mémoire que l'auteur réfléchit, citant Perec et Giono, et plus généralement à celui des livres, «prêts à tout pour aider le monde à tenir debout». 
L'auteur : Lise Benincà, est née en 1974 près de Saint-Étienne, elle vit et travaille à Paris. Elle est l’auteur de Balayer fermer partir, paru au Seuil en 2008, et des Oiseaux de paradis, paru chez Joëlle Losfeld en 2011, qui a reçu un bel accueil.

1 commentaire:

  1. Que de tentations, merci pour ces découvertes :) La quatrième de "L'histoire d'un amour" me fait très envie :)

    RépondreSupprimer

Merci :)